Compétences numériques

Deux dispositifs pour accompagner les étudiants de l’UPEC dans le développement de leurs compétences numériques ont déjà vu le jour. Respectivement portés par Sebastien Lacroix (SESS/STAPS) et Grégory Quiquempois (INSPE), les projets “Formation hybride pour l’acquisition des compétences numériques en Licence” et “Des capsules pour préparer son PIX” veillent à offrir une réponse à l’hétérogénéité des étudiants face au numérique.

Résumé

L’enjeu

Les études universitaires et l’insertion professionnelle nécessitent de mobiliser les outils numériques, or, ils sont souvent maîtrisés de façon inégale entre les étudiants. Face à ce constat, deux enseignants de l’UPEC ont décidé de s’investir dans le développement de dispositifs pédagogiques pouvant combler ces lacunes : Sébastien Lacroix à travers le projet « Formation hybride pour l’acquisition des compétences numériques en Licence », et Grégory Quiquempois avec « Des capsules pour préparer son PIX ».

L’objectif

L’objectif des deux projets est de permettre aux étudiants de développer et renforcer leurs compétences numériques afin qu’ils soient de plus en plus à l’aise dans un monde où celui-ci est omniprésent.

Grâce à ces dispositifs, les étudiants pourront à la fois préparer le PIX, voire aller plus loin, et faire le lien avec leurs propres formations pour renforcer les compétences transversales liées à leurs futures missions professionnelles.
C’est aussi l’occasion d’accompagner les formateurs dans la découverte et la mise en œuvre du PIX, et de façon plus générale des compétences numériques faisant partie des apprentissages nécessaires aux étudiants.

Ce qui a déjé été réalisé

Formation hybride pour l’acquisition des compétences numériques en Licence

Les parcours de formation autour des compétences numériques afin de maîtriser les bases du Pack Office constitutifs de ce projet ont été créés. Ces parcours proposent des exercices simples et des vidéos tutorielles afin d’accompagner au mieux les étudiants.

Chaque cursus bénéficie de scénarisations élaborées selon différentes modalités afin d’utiliser aux mieux les ressources numériques disponibles pour répondre à la réalité et aux besoins des composantes. Chacune d’elles possède par ailleurs sa propre application mobile qui est spécialement conçue pour regrouper les exercices nécessaires et les organiser pour s’adapter aux enseignants qui souhaitent la mobiliser.
Il s’agit donc de parcours « sur mesure », intégrant également des évaluations porteuses de sens pour les étudiants afin qu’ils puissent percevoir l’intérêt et les apports des compétences nouvellement développées.

Des capsules pour préparer son PIX

18 capsules libres de droit de 6 à 20 minutes ont été scénarisées et conçues puis proposées dès septembre 2022. Une capsule par sous-domaine du PIX est proposée, et peut parfois être découpée en deux parties au besoin.

Afin que le projet soit au mieux mutualisable et essaimable, un effort tout particulier a été déployé pour que les capsules vidéos soient libres de droit et facilement accessibles via 4 canaux :

Contexte et problématique

Le complexe d’Obelix, proposé par Pascal Plantard (Le Monde, 9 Novembre 2018) consiste à penser que les enfants ayant depuis quelques années accès très tôt aux outils numériques n’ont pas besoin d’être formés à leurs usages. Or, la pandémie a montré à quel point cela était erroné et combien les compétences numériques des jeunes étaient inégales.

Selon une enquête réalisée par l’INSEE en 2019, “près d’un jeune sur cinq a au moins une incapacité numérique parmi les quatre grandes compétences identifiées par l’Institut national de la statistique : information, communication, logiciels et résolution de problèmes.” (Le Monde, 28 janvier 2022). Cela constitue bien évidemment un obstacle car le numérique est présent partout, et notamment dans les études universitaires et les domaines professionnels auxquels elles préparent. Les lacunes en compétences numériques créent de ce fait des inégalités d’accès à l’emploi, et moins d’opportunités.

Le gouvernement s’est saisi du problème en proposant dans un premier temps le C2I (Certificat Informatique et Internet de niveau 2), accessible à tous les étudiants mais non obligatoire. Il a ensuite été suivi du PIX, le service public en ligne permettant d’évaluer, développer, et certifier ses compétences numériques.

Afin que cette nouvelle certification ait davantage d’impact que la première, des enseignants de l’UPEC se sont mobilisés pour proposer des dispositifs complémentaires avec le PIX, dont les membres soutiennent ces initiatives.

Ceux-ci permettent de préparer la certification et de développer les compétences visées dans une logique de progressivité et d’accompagnement.

Les niveaux numériques des étudiants entrant en Licence se révèlent souvent très hétérogènes, ce qui nécessite une différenciation non-stigmatisante et des temps d’échange et de régulation pour que chacun avance au mieux et à son rythme.

En plus de la volonté de participer au développement des compétences numériques, il s’agissait aussi de faire plus de liens avec le contexte de chaque formation afin que l’usage des outils se fasse de façon pertinente dans des contextes disciplinaires et professionnels spécifiques.

Démocratisé par les adaptations imposées par la pandémie de Covid-19, le format hybride s’est avéré être le plus logique, permettant de favoriser l’autonomie et la manipulation d’outils digitaux tout en évitant les contraintes d’organisation de cours en salles informatiques, en conservant la mise en action et l’interaction, et en proposant des temps présentiels d’échanges et de régulation.

Déroulé du projet

Formation hybride pour l’acquisition des compétences numériques en Licence

Le projet sur les compétences numériques a débuté juste avant la pandémie de Covid-19 de 2020.
À cette période, les étudiants du département SESS avaient régulièrement des cours de TICE (Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement) dans des salles informatiques trop petites et sur des horaires peu profitables. Les résultats n’étaient pas satisfaisants : le contenu diffusé était insuffisant, la rétention des informations assez faible, et il y avait un taux d’absentéisme important.

Les parcours ont été créés avec l’objectif premier d’aider les apprenants à mieux retenir les éléments abordés en cours en répétant les exercices chez eux. Une pédagogie inversée a ensuite été instaurée avec l’arrivée des capsules vidéo. La dernière étape a été d’augmenter le volume de formation en configurant l’enseignement pour qu’il repose sur une modalité hybride.

Aujourd’hui, les étudiants sont accompagnés en ligne pour réaliser des parcours, assistent à des visioconférences de régulation et ont accès à des séances « SAV » en présentiel avec l’enseignant pour travailler certains points.

Avec ces évolutions, davantage de contenus ont pu être travaillés (1,5 fois plus), les notes des étudiants les plus en difficultés se sont vues améliorées, et le taux d’abandon sur cet enseignement a baissé.

Depuis sa mise en place, les capsules ont été utilisées par plus de 4000 étudiants aussi bien en formation initiale qu’en formation continue.

Les parcours sont à présent déployés dans plusieurs composantes : SESS, STAPS, Santé, Génie Biologique et bientôt en LLSH et FSEG.

Des capsules pour préparer son PIX

Dans un premier temps, toutes les questions nécessaires à l’atteinte du niveau 2 du PIX ont été étudiées afin d’identifier les “aptitudes” numériques attendues. Une fois cette étape cruciale réalisée, il a été temps de présenter le projet au CIDP afin que celui-ci puisse l’accompagner, notamment à travers la création de génériques, mais aussi grâce à la dotation d’un budget pour des heures complémentaires afin de valoriser le travail réalisé par les enseignants, et pour l’achat de matériel. Le projet validé et soutenu, une équipe de quatre formateurs aux spécialités variées (technologie et compétences numériques, codage, RGPD…) a été constituée par Grégory Quiquempois.

Ensemble, ils ont pu aboutir à des capsules vidéos de qualité qui ont été communiquées à tous les INSPE de France via le réseau des référents numériques des instituts, ainsi qu’à la DRANE (Délégation de Région académique au numérique éducatif) de l’académie de Créteil, et plus largement sur les réseaux sociaux. Elles ont enfin pu être présentées dans le cadre de la formation continue à de nombreux enseignants de collège et de lycée Enfin, et lors du séminaire national de PIX en juin 2024.

Les solutions pédagogiques

Formation hybride pour l’acquisition des compétences numériques en Licence

À travers une application dédiée, ce projet propose de suivre un socle commun de 18h et 6 parcours de formation. Celui-ci inclut :

Des cours en PDF avec des exercices concrets
Des capsules vidéo pour se corriger
Un forum pour poser ses questions
Des visioconférences de régulation
Une demi-journée présentielle pour obtenir une aide plus individualisée et s’entraîner
Des questionnaires d’évaluation du dispositif que les étudiants doivent remplir à chaque étape pour que l’équipe enseignante prenne connaissance de leurs progrès

L’évaluation de ce socle commun repose sur deux projets mobilisant les éléments travaillés, à mener selon les cas seuls ou en groupes. L’objectif est de lier les compétences dites “techniques” à des processus créatifs tout en intégrant des attendus du PIX.

À cela s’ajoutent des modules complémentaires de 6h de formation sur des thématiques au choix (même organisation que le socle commun) dont l’évaluation se fait à travers un travail dans une autre discipline, pour que le lien se fasse entre les différents enseignements de la formation.

Des capsules pour préparer son PIX

À travers des capsules vidéo et des tests autocorrectifs variés à travailler en autonomie, ce projet s’inscrit en complément des ressources du PIX et du second projet proposé à l’UPEC (ci-contre) afin de permettre aux étudiants de compléter leur formation aux compétences numériques.

Ce dispositif peut parfaitement être intégré à une maquette, ou bien être suivi de façon séparée. Il est également proposé aux enseignants et formateurs afin qu’ils puissent identifier plus finement les compétences numériques à travailler et créer du lien avec leurs apprentissages.